MAS COMBARÈLA
Olivier Faucon

Des Vins de Terroirs, en Terrasses du Larzac
Vis ma vie de Vigneron...
Le millésime 2021 fut celui de tous les stress. Il va rester gravé dans nos mémoires paysannes comme celui du gel extrême. Alors que le printemps avait pointé le bout de son nez dès la mi mars, avec des sorties de bourgeons précoces... catastrophe le 8 avril ! Un gel d’ampleur inédite et venu frapper la France entière. Le Languedoc est fortement touché avec une végétation déjà bien sortie. En ce qui nous concerne, nos vignes les plus en altitude à Arboras et les plus basses à Cabanis sont épargnées grace à leurs pentes où le froid ne stagne pas. Par contre aux Combarels, la topographie nous est défavorable avec une forme de cuvette, entourée de bois, qui accumule le froid sur place. Inquiet cette nuit là, j’ai instinctivement tenté de faire des feux. Peine perdue, on est descendu à -6°C. J’ai eu la satisfaction d’avoir essayé et de m’être battu, mais les bourgeons avaient grillé quelques heures après. Nous étions revenu en paysage hivernal, surtout dans nos carignans et grenaches qui ont attendu le mois de juin avant de repartir.
Ensuite, les maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium, black rot) se mettent de la partie en juillet, alors que les raisins sont encore verts et sensibles. Cette fois-ci les soins apportés seront assez efficaces et nos efforts récompensés. Puis la météo de septembre est capricieuse, le soleil est parfois en retrait et de forts épisodes orageux tombent ci et là dans la région. Le stress est à son comble, c’est pourtant le moment de prendre des risques. Nous avons choisi encore une

LES VINS

Les vins du Mas Combarèla sont certifiés ECOCERT.
WINE WILD TASTE
CHRONIQUE D'UNE CUVÉE BIEN AIMÉE

Ode aux Ignorants 🍷
Syrah, Grenache, Carignan 🍇
Millésime 2019
Terrasses du Larzac 🏡🌱
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Comme un baiser voulu cette cuvée vient avec diligence se poser menu sur le bout de ton nez. Comme une révérence, une allégeance à dame nature, ou les soldats sont les éléments que l’on capture, sur ce champ de bataille fait de calcaire et de rocaille, pour en extraire avec l’art et la manière des vins de César sculptés dans la pierre. Il n’est pas simple de changer, parfois jusqu’à son slip qu’on a peur de mouiller, et quand la réussite vient frapper après tant d’années d’acharnement, de croyance, balancer ses tripes sur le billot du boucher, ce jour, cette délivrance, ce brio apportant gloire et plébiscite, est un soulagement, un poids devenu plume, une épée que l’on inhume. N’est pas ignorant celui qui croit au maître de céans, mais seigneur sa terre n’est en rien durable, nous ne sommes que simples rotifères biodégradables, de minuscules choses que si l’on juxtapose, courent à la mort sans apothéose. Alors on chante louange à l’Ode, un vin qui vous caresse l’angoulème et votre gouaille de maraud, ici Harlem l’argot ne galvaude en rien ce jus de guedin, dévoilant ses saints sous sa cote de maille, bécot coquin à Lama pas content. Syrah, grenache et carignan, un trio puissant, complexe, trouvant son texte dans des tannins harmonieux, un équilibre délicat et profond, du panache à foison, bref un gros calibre duveteux et généreux. Olivier a réussi des vins de génie qui brille de milles feux, mais je devrais me taire, silencieux, car va falloir se battre comme un gastrolâtre et mettre genou à terre, pour rapporter quelques quilles en Finistère, tout au bout de la Terre.


